Résumé de la famille Nagel
Olaf : Bah, c'est le héros de l'histoire (ou pas). Cuistot diva. 58 ans.
Théodule : Frangin insupportable d'Olaf. Aime l'argent et l'oseil. Commissaire priseur. 53 ans.
Liselotte : L'ex-épouse d'Olaf. Une fille bien. Apothicaire. 55 ans.
Siegfried : Fils unique d'Olaf. Trop gentil pour ce monde et n'a rien demandé. Cadre du service des transports magiques. 37 ans.
Hanz : Premier petit-fils d'Olaf. Gentil et foufou. Elève chez les Faunes. 16 ans.
Helmina : Petite-fille d'Olaf. Madame Je-Sais-Tout complexée qui se la joue mystérieuse. 15 ans.
Klaus : Deuxième petit fils d'Olaf. Veut juste qu'on le laisse tranquille. 11 ans.

0 → 12 ans
C'est l'histoire de deux frangins magiciens complètement débiles et mégalos qui, du fin fond de leur cambrousse Westphalienne de bouseux, rêvaient de devenir les boss du game.

Olaf et Théodule sont nés dans un patelin du sud-ouest allemand près de la frontière française. Ses parents étaient de riches agriculteurs qui exportaient leurs produits un peu partout en Allemagne. Surtout responsables de la vente de leurs produits et laissant les travaux des champs à de nombreux employés en plus assistés par la magie, les parents Nagel avaient plutôt bien réussi dans leur domaine. Leurs deux garçons allaient dans les écoles publiques où ils apprenaient déjà un peu magie. Plus nantis que le reste des enfants, Olaf et Théodule étaient les canailles prétentieuses et ingérables de l'école qui considéraient un peu tout les autres enfants comme des larbins. Ils se bagarraient souvent comme des chiffonniers et Olaf sut assez tôt maîtriser des sortilèges qui lui permettait de changer les croquettes de poisson de la cantine en éponges. Il développa aussi au début de son adolescence une affinité avec la magie de glace, lorsqu'il rendait verglacées des petites parcelles humides en plein été pour faire glisser son professeur de français.

13 → 19 ans
Même si les parents d'Olaf faisaient mine de ne rien voir, ils étaient embarrassés par les facéties et les bêtises de leurs fils à l'école et décidèrent de leur trouver un établissement où on leur apprendrait mieux à se contrôler à cet égard. Façon de dire que les parents Nagel en avaient déjà marre d'élever leurs gosses turbulents et ne voulaient pas les gérer pendant leurs adolescences. Par conséquent, l'option « école au fin fond des alpes françaises avec internat à l'année », ça les arrangeait bien. Et puis, dans leur fonctionnement vieux jeu, il se dirent que ça leur laissait au moins du temps pour décider où placer leurs deux fils à leur retour. C'est ainsi que Olaf puis Théodule 5 ans plus tard finirent leur scolarité à l'école Sainte Catherine (Hortensia à l'époque). Lors de la cérémonie d'entrée, le futur cuistot obtint un furet albinos mesquin, quant à Théodule, il sera affublé d'un raton laveur vénal. Ils ne s'arrangèrent pas vraiment au niveau comportemental et tandis qu'Olaf se trouva une affinité pour les potions ainsi que la cuisine (il était toujours en train d'y traîner pour grignoter et que le cuistot l'aimait bien), Théodule excella pour sa part pour tout ce qui touche à l'expertise des objets et des gemmes magiques.

Après l'école, il fallu rentrer en Allemagne chez les parents Nagel qui, dans leur mentalité conservatrice de bouseux (selon les dires d'Olaf, car c'est vrai que cet abruti n'est absolument pas un bouseux), désiraient marier leurs fils. C'était un peu la condition avant de leur transmettre leur domaine agricole.

20 → 34 ans
Ainsi, leurs géniteurs pourraient leur laisser l'affaire sur les bras et profiter de leur retraite. Ni Olaf ni Théodule n'étaient heureux de cette nouvelle. Le premier car il préférait largement passer ses journées à glander, parier et manger et le second parce qu'il comptait devenir commissaire priseur et organiser des ventes d'objets magiques. Par ailleurs, Olaf n'avait jamais été intéressé par l'idée de devenir chef de famille ou de fonder une famille. A vrai dire, se lier ainsi et tout ce que cela pouvait sous-entendre le dégouttaient clairement, l'ainé n'ayant jamais été à l'aise avec tout ce qui touche à la chair de manière générale.

Pourtant, il y voyait vers ses 20 ans encore une manière de s'enrichir et d'avoir la paix et ses parents le manipulèrent un peu en ce sens, et donc il accepta d'épouser Liselotte, la fille du maire du patelin voisin (copain comme cochon avec les parents Nagel depuis des années), une grande costaude aux longs cheveux blonds ondulés qui méritait vraiment mieux qu'une grosse mangouste acariâtre et vénale. Les « époux » se mirent d'accord pour se débarrasser au plus vite avec un détachement certain de l'étape « pondre un mioche » histoire qu'on leur fiche la paix. Aux 21 ans d'Olaf naquit donc son fils unique, Siegfried, un gros bébé qui devint après quelques années un petit blond bien portant qui avait heureusement plus pris de sa mère que de son père.

Sans surprise, Olaf n'avait pas la fibre paternelle. Il faut dire qu'il ne l'avait pas vraiment voulu, cet enfant, mais il était trop bête et vénal pour se refuser le confort que lui offrait le fait que ses vieux lui fichent enfin la paix. Pendant de nombreuses années, notre mangouste associable resta dans son coin à vivre sur les économies familiales et à vaguement surveiller et reléguer la direction de l'entreprise aux plus anciens employés, tandis que Théodule réussissait dans la carrière dont il avait rêvé.

Il fallut des années à Olaf pour qu'il réalise qu'il n'était pas heureux ainsi et que passer ses soirées à toujours plumer les mêmes ivrognes à la belote et au Poker ne l'amusait plus. Siegfried grandissait fort heureusement bien grâce à Liselotte aux petits soins avec son fils, en total contraste avec Olaf qui ne faisait absolument rien pour être aimable avec eux et se satisfaisait un peu trop bien à l'idée de ne jamais les croiser. Les seuls moments où il contribuait un peu à sa vie familiale et à la communauté, c'était quand il faisait l'effort de faire la cuisine et encore, il fallait qu'il soit d'humeur et pas absent.

35 → 49 ans
Ce n'est qu'au détour de la fin de sa trentaine en réalisant qu'il s'ennuyait comme un gros rat mort, qu'il n'avait pas la vie qu'il voulait (ouin, ouin, RT si t'es triste) et qu'il enviait Théodule d'avoir trouvé sa voie au point de rejeter sa jalousie sur toute sa famille à coup de grosses gueulantes tout à fait inutiles. D'ailleurs, à l'époque, il se prit la tête assez violemment avec Théodule pour des broutilles, comme ce dernier avait osé lui dire qu'il ferait mieux de bouger ses grosses fesses.

Quelques temps après ça, Olaf se résolut à avoir une discussion avec Liselotte, qui, après tout, était la première qui pâtissait de ses humeurs. Bien entendu, cela coûta cher à ce gros connard (parfois il faut dire ce qu'il en est franchement) de parvenir à s'excuser et confesser que la vie qu'il menait aux côtés de Liselotte et Siegfried ne le satisfaisait pas (en même temps c'était évident) et qu'il était quelque peu nostalgique de ses années dans les alpes. A cela Liselotte lui répondit en toute franchise qu'elle non plus n'étais pas heureuse en étant mariée à quelqu'un comme lui (en même temps, personne ne le serait) même si elle était très fière de leur enfant alors déjà âgé de 14 ans, qui manifestait l'envie de continuer d'étudier la magie, nourri par les souvenirs de son Tonton Théodule à Hortensia.

L'année qui suivit, Olaf, Liselotte et Théodule tentèrent au prix de conversations agitées d'arrangements en ce qui concernait l'entreprise familiale et la passation du titre totalement pompeux et inutile de « chef de famille » auquel Théodule tenait un peu trop mais c'est sans aucun regret qu'Olaf le lui donna. En ce qui concerne le reste, Liselotte obtint gain de cause et la garde de Siegfried après son divorce sans avoir à passer par des débats de possession malsains ou culpabilisants. Pour le coup, c'est bien le seul moment ou Olaf ne chercha pas la petite bête pour le principe d'embêter tout le monde. Et comme la situation l'arrangeait aussi alors ç'aurait été tout de même assez gonflé de se plaindre.

Concernant l'affaire familiale, elle fut vendue aux employés les plus anciens et compétents. Les parents d'Olaf furent assez scandalisés, mais comme il dit alors, appuyé par son frère « toute façon, y vont bientôt crever donc ça change rien ». Libéré de tous ces facteurs qui lui gâchaient un peu la vie (pauvre petit, c'est vrai qu'il l'a pas eue facile, hein, snif snif...) et comme Théodule comme Liselotte retournaient à leurs activités professionnelles de prédilection, Olaf se dit qu'il allait en faire de même. Il quitta l'ancienne maison familiale (qu'il vendit à prix fort) pour s'en aller faire l'ermite dans un vieux chalet isolé dans la cambrousse de Malnans. Il profita des sous des diverses ventes et de ses économies pour le retaper, se faire son potager aux saisons chaudes et glander quelques temps.

Toutefois, lorsque Siegfried eut 16 ans, il rejoint les rangs des Faunes à Hortensia et la proximité géographique du châlet de son père fut parfois bien pratique. Siegfried n'était pas obligé d'entretenir une relation filiale avec son père, on lui avait laissé le choix, mais il avait tout de même envie de voir Olaf de temps en temps, qu'il voyait plus comme un vieil oncle pénible. En gros, l'adolescent avait meilleure conscience quand il faisait l'effort de passer voir son géniteur qui lui a toujours offert le gite et le couvert malgré ses humeurs insupportables et qui ne s'amélioraient pas avec la solitude.

Ainsi, les années ont passé. Pendant la décénnie qui suivit, rien ne changea vraiment dans la vie d'Olaf en dehors de la venue au monde de ses trois petits enfants. Même s'il avait vu le désastre qu'avait été le mariage de ses propres parents et qu'il avait entendu un nombre incalculable de fois son père lui dire que « se marier c'est vraiment du caca et toute façon j'aime pas les femmes, j'aime pas les hommes j'aime personne et pis c'est comme ça », Siegfried avait fait le choix de se marier très tôt avec une jeune femme de son âge rencontrée durant sa scolarité. Pour le coup, Olaf et Liselotte tombèrent d'accord pour chigner sur le fait que c'était trop tôt, que Siegfried n'avait pas fini ses études même si la famille de sa future lui promettait une place, que tout ça avait l'air très superficiel... Mais Siegfried était amoureux, idéalisait la situation et n'écouta pas ses parents qu'il jugeait assez mal placés pour lui faire la leçon. A cela, Olaf répliqua qu'il le « laissera donc se dépatouiller avec son mariage de Barbie lac des cygnes » mais fit quand même la cuisine lors de la fête car il n'acceptait pas que quelqu'un d'autre le fasse à sa place à cette occasion (il y a un terme en japonais pour désigner ce genre de comportement... « tsundere », non...?).

On passera sur le reste de la mauvaise foi d'Olaf qui nia et nie encore totalement le fait qu'il fut totalement touché lorsque son fiston vint lui présenter, l'un après l'autre, ses trois petits enfants. Aussi, le vieux crétin jurait chaque fois au téléphone à son fils que ça l'emmerdait quand même un peu de garder les enfants pendant certaines vacances, alors qu'il passait son temps à les gâter en petits plats bien gras. Ce qui ne veut pas dire qu'il était le grand père dont rêvent tous les enfants étant donné qu'il rugissait souvent dès que quelque chose n'était pas à sa place dans sa cuisine et qu'il prenait un malin plaisir à raconter des histoires qui font peur aux trois gamins. Enfin, bon, les grands-parents, c'est toujours bien jusqu'à ce qu'on devienne assez âgés pour se figurer qu'il ont parfois été de sacré fils de chacals à certains moments de leur vie, pas vrai ?

50 → 58 ans
Lorsqu'il eut 8 ans, Hanz, l'ainé, interpella son papy : « mais papy, pourquoi t'es pas devenu cuisinier alors que tu fais tout le temps à manger pour nous ? ». Ce à quoi Olaf répondit en grognant des choses incompréhensibles, admettant que la question de son petit fils était assez pertinente. C'est vrai que finalement, il avait fini par se lier un peu à la vie de sa commune et ouvert son bar depuis plusieurs années. Mais il n'y servait qu'à boire et quelques trucs à grignoter, ne cuisinait que pour lui et cela avait tendance à devenir monotone. Et mine de rien, Olaf n'aime pas trop s'ennuyer entre deux pauses cigarette.

Pendant qu'il pensait à tout ça mollement en laissant ses employés faire la plonge, il recevait parfois des gens qui lui parlaient d'Hortensia, de leurs gamins, ou carrément des types du personnel. Enfin, de fil en aiguille, Olaf apprit que le vieux cantinier (le même chez qui il se planquait lorsqu'il était à l'école) prenait prochainement sa retraite. Mûrissant un peu cette idée, le Nagel se décida à postuler. Quelque part, même s'il dira toujours qu'il y a passé des années complètement effroyables et que la nourriture était infâme, Olaf avait de bons souvenirs liés à Hortensia. Et puis, apparemment, son fils Siegfried voulait y envoyer ses enfants dès qu'ils seraient en âge. C'est ce que les deux premiers réclamaient déjà, en tout cas. Donc, Olaf se dit que tant qu'à faire, ce serait bien que ses petits enfants ne soient pas trop mal nourris à a cantine. Extérieurement, pourtant, il se contenta juste de dire à Siegfried : « Peuh mais non, je fais pas ça pur tes gosses, j'm'en fous d'tes gosses, z'ont juste intérêt à finir leur assiette ! Oh, eh, hein, zut, roh. ».

Aussi, un peu grâce au piston de l'ancien cuistot (le pire, c'est qu'Olaf assume totalement), le papy Nagel se trouve depuis 5 ans au poste de cuistot d'Hortensia, devenue Sainte-Catherine tout récemment, juste l'année de l'entrée de Hanz, son premier petit fils, dans l'établissement. Ce vieux crapaud fidèle au poste prépare les repas de la journée le matin, les sert le midi puis s'échappe le soir pour aller servir des verres au bar, ou alors, il s'assure que c'est bien fait. Et plus il grogne et se plaint dans ses fourneaux et devant les compliments (sur la nourriture, hein, jamais à son sujet, vaut mieux pas), plus c'est signe qu'il commence à apprécier la manière dont les choses ont tourné. Et récemment, vous remarquerez qu'Olaf chigne plutôt beaucoup pour tout et rien. Peut-être bien que c'est qu'il est content ces derniers temps, cet abruti.