Après avoir envoyé ma lettre, je retourne vers ma mère. Elle lit, les sourcils froncés. Quand je pense qu'elle me fait toujours des réflexions sur les miens, comme quoi je vais avoir des rides et devenir moche. Elle peut parler. Cela dit elle restera toujours belle, c'est une femme élégante qui ne fanera qu'une fois dans la tombe. Et encore, si c'est trop humide. Mon père lui est plus... Charismatique. Il a des rides quoi.

Lorsqu'elle perçoit ma présence elle lève la tête et sort de sa lecture. Son air réprobateur me pousse à me défendre.

J'écrivais à Lorrain.

Argument imparable. Elle me tend un livre et me fait une place sur le divan toujours agacée. Parce que c'est une femme qui s'agace, elle s’énerve pas elle s'agace, c'est elle qui le dit pas moi. Pendant une heure nous lisons. Moi un livre de Potion en latin, et elle un ouvrage contemporain sur... Un truc que seul elle comprend. Passé cette heure, je suis libérée et elle me rappelle l'heure du soupé avant de reprendre une fois de plus sa lecture. C'est aussi une femme qui lit. Beaucoup.

Quant à moi je me précipite dans ma chambre, pour profiter de mon temps libre. Je retrouve Pastel boulé sur mon lit. Il est un peu mignon mais il ronfle ce qui enlève quelque chose à son charme. Je m'affale à ses côtés, ce qui a visiblement l'air de l'agacer lui aussi. Décidément. Après m'avoir un peu râlé dessus il se love dans mon coup pendant que je sors mon téléphone. J'aime bien m’abrutir devant les trucs débiles que créé le monde humain. Cela dit, même si j'ai toujours rêvé de ce téléphone, il y a un léger gout d'amertume.

Repensant à ce moment tragique, je me tourne pour attraper mon journal intime. Oui je suis le genre de personne qui a un journal intime. Personne n'est parfais bon. Cela dit je n'écris plus dedans depuis quelques mois. Depuis mon dernier anniversaire en fait. Mais j'aime bien le relire. Voir mon évolution mentale. Surtout au début. Je l'ai eu dés que j'ai su écrire. Fatalement comme je devais avoir 5 ou 6 ans, cette époque regorge de fautes d'orthographes et de futilité venant d'un esprit enfant. Le jours où mon père m'a offert un cahier de dessins et de nouveau feutres. La fois où ma mère m'a emmené à l'école, ce qui étrangement n'était pas si fréquent. Le fait que j'aime aller à la mer et jouer dans le sable, étant donné que mes parents et moi vivons dans le sud de la France, proche de la mer. Je tombe sur un dessin de Daniel. Il était drôle je l'aimais bien et je l'ai recroisé cette année. Entant qu'héritière et lui élément perturbateur et chaotique de la famille nous n'avions pas vraiment eu le droit de se parler lors des réunions familiales. J'en ai été peinée, mais trop jeune pour m'en souvenir réellement, j'ai simplement garder un souvenir agréable mais lointaine de sa présence. Mais il y a aussi des dessins de ma famille, d'une... chose, de ma gouvernante, etc. Même les voisins et ma maitresse ont leur place dans mes œuvres d'art.

Pa ailleurs, cette époque était aussi très soignée. Une page écrite, une page dessinée. Cette passion est restée très longtemps visiblement. Elle a cependant été remplacée par la photographie au début de mon adolescence. On note aussi une baisse d'écriture et une anarchie organisationnelle niveau photo. Cela dit, je prenais soin de noter chacune de mes améliorations en terme de magie. J'étais extrêmement pointilleuse la-dessus, ce qui est toujours le cas. Mais me lire m'extasier sur un sort tout simple que je réalise sans même y penser actuellement, c'est assez amusant je dois dire. Je parlais aussi de mes connaissances. Ma fois assez rares. En vérité, c'est un peu comme maintenant, je n'ai jamais vraiment eu de meilleurs amis, simplement des connaissances courtoises ou des personnes agréables avec qui passé du temps. Je passé le plus clair de mon temps libre avec mes parents, et lors de mes anniversaires c'était plus une réunion familiale qu'une fête. Les enfants étaient mes cousins, mais de toute façon je n'aurai pas su qui inviter.

Jusqu'à ce que je fasse la boulette lors de l'anniversaire de ma grand-mère qui à faillit en mourir, il y 3 ou 4 ans. Mon discourt sur les Sorciers n'a plus à personne, et j'ai passé le reste de mes anniversaire avec mes parents, notre bonne et la gouvernante. J'en étais pas particulièrement affectée mais je dois dire que je n'ai jamais trop compris pourquoi. A aucun moment j'ai renier nos valeurs, j'ai simplement émis une hypothèse qui diverge de l'avis générale...

En tout cas, nous arrivons finalement au jour fatidique de mes 16 ans. Le seul évènement notable de ma vie pour le moins tranquille. Cette année là, mes parents, ma mère, avait organisé une grande réception, avec un banquait, et un petit orchestre. Très joli mais j'ai trouvé ça un peu excessif sur le coup. Et j'avais raison de trouvé ça excessif, pour un simple évènement tel que le cape des 16 ans qui finalement ne vaut pas grand chose dans une vie. Le but était tout autre. Mes parents ont été intelligents et quelque peu manipulateurs. Le matin j'ai eu le téléphone, téléphone que j'ai tant désiré et obtenu à la sueur de mon cerveau. Ma mère m'avait demandé -ordonné- de porter une robe, très jolie, mais très, trop sophistiqué pour un anniversaire. En milieu d'après-midi, mon père s'est adressé à l'assemblée entassé dans notre jardin. Toute la famille était présente, même les plus lointains et insignifiants cousins. Et sans vergogne, sans un regard, avec la froideur la plus totale, il annonça que mon destin était maintenant lié à un jeune homme prénommé Lorrain. Pour ma plus grande joie. J'ai fait bonne figure. C'était il y a à peine un an, quelques semaines avant mon entrée à Sainte Catherine. Je ne l'ai toujours pas rencontré, mais nous correspondons régulièrement pour ne pas se découvrir une fois mariés. Bien qu'il soit français, il vit en Angleterre avec sa famille.

Je dois bien avoué que je ne l'ai toujours pas digéré, mais c'est comme ça, on peut le voir, les pages cette journée sont gondolées. Je vous avez dit que j'étais émotive. J'aurai dû m'en douter, même s'il existait un espoir dans mon cœur, je le savais. Je n'avais personne en tête, et je n'ai toujours personne en tête, mais... Ça reste un choque et une petite épreuve à surmonter mentalement. Mon entrée à Sainte Catherine n'a donc pas été des plus joyeuse, mais je me suis vite accoutumée.

Pour beaucoup d'entre nous, ce fut un soulagement, pour certains un déchirement, mais moi comme d'autres j'étais entre les deux. Passé le plus clair de mon temps avec des personnes de mon âge fut un épanouissement. Même si les bras de ma gouvernantes et les paroles pleines de sagesse de ma mère peuvent parfois me manquer, me dire qu'il me reste encore quelques années à vivre ici sans réelles responsabilités m'apporte un sac de joie de taille raisonnable.

Pour l'histoire du psychologue. Je ne pense pas que ce soit une démonstration d'inquiétude maternelle. Je pense qu'elle a simplement remarqué ma réaction quant au mariage, qui a été d'être calme, chose peu commune, et qu'elle veut vérifié que je laisse pas la famille tomber en miettes. Je correspond aussi avec elle lorsque je suis à l'école, et je ne sais pas quoi penser de ses questions insistantes. J'ai pas l'impression d'être instable moi.