De longues ondulations immaculées d'un blond platine ornent ton dos et voltigent gracieusement au gré du vent. Une soie vénitienne au creux de laquelle ta paume vagabonde plus d'une fois et dont les mèches s'écartent lascivement sur son passage. La pâleur de ton visage est auréolée de l'azuré de tes prunelles qui se dissimule sournoisement derrière un tendre violacé, résultat d'un sortilège de changement de couleur. Le pulpeux de tes lippes s'ourle de rouges à lèvres généralement assombrissants et le cendré d'un mascara allonge tes cils. Leurs battements se retrouvent vivifiés de grâce et accompagnent la valse de tes pas cadencés. Tes courbes sont d'un léger affriolant et sont réhaussées d'un 1m 60. Une culminance qui devient fallacieuse de quelques centimètres ajoutés de part ces talons orant tes pieds. Ta démarche est teintée de légèreté, dansante et élégante. La mélodie du grelot rattaché à ta baguette tressaille à travers les couloirs, authentique symbolisme de ta présence.

La provocation pare bien souvent tes accoutrements dont les teints ne sont que de doucereux pastels. Le criard ne te sied guère et tu voues une préférence à la fraîcheur des couleurs allégées sans pour autant bafouer leur clarté. Une fragrance de fruits des bois semble te suinter par tous les pores mais il ne s'agit que de la saveur galvanisante de ton parfum qui s'est entichée de ta pulpe. Tes goûts s'enlisent peut-être au coeur d'un classicisme prononcé mais il attire malgré lui les regards qui ruissellent le long de ta chair. Peut-être ne s'agit-il que de l'éclatant de ta longue chevelure flottant au gré de la sérénade venteuse qui les a captivé. Les accessoires se révèlent inexistants, en particulier les bijoux forgés d'or devenus insupportables à tes iris.

Une myriade de sillons cicatrisés embrasent la pulpe de ton dos. Vestiges de la fureur abusive de ton paternel qui t'avait accablée. Leur souffrance pourtant toujours présente n'est jamais dissimulée. Elle te colle à la peau et tu ne peux que l'accepter, ignorant la surprise se lovant au creux de ces indiscrets regards. Le reste de ton corps est revêtu d'une chair onctueuse et dénuée de blessures indélébiles, mis en valeur par la texture de tes vêtements et leurs décorations. Et on raconte que ta beauté est d'un glacial éclat presque éthéré. Éblouissante pour certains, banale pour d'autres mais la superficialité ne te gangrène pas les tripes et les préjugés sont autant écoutés que les compliments.