} Human after all [RP solo]
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Human after all [RP solo]
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MessageSujet: Human after all [RP solo] Human after all [RP solo] EmptyDim 11 Nov - 15:00
Human after all.Lexa DibraLe 21 février,
à 03:32.

Pas un regard en arrière, pas même l'esquisse du moindre geste qui pourrait traduire une quelconque envie de se retenir ou de remettre en question son choix. Seulement l'ombre étirée d'un immense château que la pâleur de la lune dessinait sur le sol, embrassant des bottes qui cherchaient désespérément à s'en détacher. Puis, le pas de plus. Le symbole d'une partition totale dans sa représentation la plus sobre, la plus banalement ordinaire : une simple silhouette, s'extirpant des contours de la pénombre qui voulait le garder en son sein pour s'engager sur un sentier nouveau, recouvert d'un épais manteau blanc.

La limite physique entre deux mondes, franchie d'une bête enjambée.

De sentir soudain le froid lui mordre le visage fit sourire le jeune homme lorsqu'il posa la première plante de son pied hors du cercle invisible de magie qu'il quittait. L'humidité de l'air, le crissement de ses pas dans la neige, le vent qui cherchait à le débarrasser des laines qui recouvraient sa tête et entouraient son cou étaient comme l'étreinte chaleureuse d'un vieil ami, l'embrassade de touchantes retrouvailles – un sentiment familier auquel se mêlait une nostalgie toute particulière qu'il eut été difficile à décrire. Loin de ces murs enchantés, loin de tout artifice superflu, c'était comme s'il vivait pour la première fois depuis longtemps un instant tout à fait merveilleux, purement extraordinaire.

Il n'y avait plus que lui, à présent.

Un sourire fantomatique accroché aux commissures de ses lèvres, il leva les yeux vers la toile nébuleuse qui s'étendait à perte de vue au-dessus de lui. Il brillait dans ses yeux une lueur dans laquelle vacillait le reflet des étoiles qui le surplombaient, comme les réminiscences de quelques braises qu'on aurait lentement laissées s'étouffer en lui. Des braises au bord de l'extinction, s'accrochant désespérément à un mince filet d'air dans l'espoir de ne pas s'asphyxier. Des braises qui s'étaient à présent échappées du foyer où on avait jugé bon les enfermer, prêtes à s'embraser à la moindre occasion, prêtes à embrasser le monde qui leur avait été trop longtemps arraché.

Le temps pour lui de mettre un terme à cette mascarade était arrivé.

Son regard se détacha de la voûte céleste et, sans sembler ne plus faire attention à quoi que ce soit d'autre que sa propre respiration, que ses poumons chargés d'oxygène – que le simple fait de vivre, somme toute –, il fit un pas. Puis un deuxième. Sans plus de cérémonie, sans grande tentative de ne rendre son geste plus grandiose qu'il ne l'était, les yeux rivés sur une destination encore indéterminée, il s'en alla. Comme il s'en était venu, les mains dans les poches et un sac pratiquement vidé sur les épaules, il suivit le chemin invisible qui se traçait sous ses propres pas. Loin des murs qui abritaient ses supposés semblables qui n'avaient pourtant que peu de choses en commun avec lui, loin de cette vie pas si normale que cela qui ne représentaient pour lui que contraintes et faux sentiments de sécurité.

Libre.

Et pour la première fois depuis longtemps, vivant.

Le 21 février,
à 00:46.

Assis sur le bord de son lit, Lexa semblait ailleurs.

Depuis plusieurs heures déjà la nuit était tombée sur le domaine de Sainte Catherine et pourtant, le sommeil ne voulait pas s'imposer à lui. Depuis combien de temps était-il assis là, à ne contempler que les formes sombres des arbres de la forêt qui dansaient sur le bas de la fenêtre du dortoir ? Il n'en savait rien, ne s'en souciait guère de toute manière. Dans sa chambre, seules les respirations lentes de ses camarades endormis venaient apporter un semblant de rythme aux minutes qui s'écoulaient autour de lui, unique indicateur du temps qui filait sans qu'il ne le suive. Un ronflement par-ci, le mouvement de quelqu'un se retournant dans ses draps par-là, Daniel murmurant dans le lit voisin : c'était une nuit calme et sereine comme il en avait vu beaucoup depuis son arrivée ici finalement – d'apparence, tout du moins.

Ce calme, cette sérénité étaient vides de sens.

L'albanais n'avait jamais été profondément adepte du mélodrame ou des grandes questions métaphysiques concernant la vie et sa manière d'être vécue – diable, il ne comprenait probablement même pas le sens de ces mots-là – et pourtant, il se trouvait là. Il se trouvait là, sur ses draps, la main courant dans le pelage du familier blotti sur ses genoux, à chercher un sens à ses derniers mois dans cette école. Que faisait-il ici, lui qui n'était qu'un pauvre type sans prétention, seulement habile de ses dix doigts à se battre pour survivre ? Que faisait-il ici, lui qui ne savait rien de rien et à qui on demandait de connaître plus encore que le simple visible ? Que faisait-il ici, lui, simple humain qui n'avait pas la moindre envie de faire partie de ce monde de magie, de connaissance et de conflits hors de portée de sa compréhension ?

Il n'avait pas sa place ici.

Dans ce château, Lexa le savait, il n'avait jamais rien été de plus qu'une anomalie singulière, l'ombre d'un visage sur lequel on ne posait son regard que pour passer en son travers. Personne ne le voyait pour ce qu'il était et pour être honnête, il n'aurait pu leur en vouloir : ces derniers mois lui avaient fait réaliser que lui-même en était venu à ne plus se reconnaître. Difficilement, il avait fini par comprendre qu'en cherchant à changer ce qu'il était pour s'immiscer dans un moule qui n'avait jamais été sculpté pour lui, il en était venu à se laisser déformer. Il avait eu la sottise de croire que peut-être le simple type un peu paumé qu'il était pourrait trouver une place dans cet univers – peut-être même aurait-il pu finir par s'en convaincre s'il s'était laissé davantage de temps pour se bourrer le crâne, qui savait ?

Il n'avait jamais eu sa place ici.

Un bruissement de coton à peine audible, un léger soupir mourant dans l'espace. Souplement, Lexa avait quitté son lit pour se pencher vers sa table de chevet, abandonnant derrière lui un Jasper roulé en boule, caché dans ses draps. Prenant garde à ne pas faire le moindre bruit, le Sorcier ouvrit l'un des tiroirs du petit meuble, observant le contenu de celui-ci quelques instant. S'y cachaient une poignée de babioles, toutes moins intéressantes les unes que les autres : quelques crayons, de vieux gribouillages pliés en quatre, une pile vidée, une photo d'inconnus aux coins rongés par le temps, les fils emmêlés d'écouteurs ne fonctionnant plus depuis des lustres, une barre de céréales oubliée... mais rien qui ne semblait l'intéresser, puisqu'il referma le tiroir sans en retirer quoi que ce soit.

Il n'aurait jamais sa place ici.

Le peu d'amis qu'il avait bien pu se faire ici avait-il jamais été considéré comme un problème pour lui ? Les regards dédaigneux de la majorité de ses camarades lorsqu'il les croisait l'avaient-ils jamais dérangé ? Ironiquement, pas vraiment. Pour peu, certainement que ces rares ébauches d'amitié, ces airs méprisants et ces murmures désobligeants avaient été les seules choses à rattacher l'albanais au moindre sentiment de familiarité, à Sainte Catherine. Mais même ces quelques bribes de normalité, même ces semblants de vieilles routines ne pouvaient éclipser sa vie d'avant. Sa vie d'avant oui, car il ne pouvait tout bonnement pas considérer sa vie actuelle comme une continuité de quoi que ce soit en lien avec le reste, avec ce qu'il voyait comme les éléments constructeurs de l'épicentre de sa propre personne.

Sa place était ailleurs.

Lentement, le tiroir du bas fut ouvert à son tour. Contrairement à son voisin du haut, Lexa ne prit pas même la peine d'en explorer le contenu des yeux, plongeant simplement sa main au milieu des nombreux mp3 et vieux fruits de ses larcins qu'il avait rassemblés là pour aller directement vers son fond, ses doigts rencontrant rapidement l'objet de sa recherche. Tranquillement il en sortit une petite boîte à lunettes, bête coffre secret qu'il s'appliqua ensuite à ranger délicatement au fond du sac à dos éventré devant lui. Il n'eut alors qu'à tendre le bras pour rassembler les habits éparpillés au pied de son lit, rejoignant bientôt la boîte pour l'envelopper de l'odeur lavandée de leur récente lessive. De sa poche arrière, il retira ensuite un téléphone qu'il posa sur son chevet sans le regarder et, toujours sans faire un bruit, acheva de se redresser.

Sa décision était prise depuis longtemps.

À qui allait-il manquer ? Que laisserait-il réellement derrière lui s'il s'échappait de cette prison fade qui le retenait depuis maintenant un peu plus de cinq mois ? Peut-être y avait-il une personne, une seule. Billie. Un faible sourire sourire étira ses lèvres à la seule pensées de son amie : combien de temps allait-elle mettre avant de réaliser qu'il s'en était allé ? Comment allait-elle y réagir ? L'albanais doutait qu'elle ne comprenne son choix – et plus encore qu'elle ne l'accepte. Mais peut-être était-ce mieux ainsi. Partir sans un au revoir permettrait à la jeune Sorcière de mieux prendre la nouvelle, de tourner la page de son court moment d'existence à ses côtés avec une plus grande facilité, il en était tout à fait persuadé.

C'était plus simple, comme ça.

Lorsqu'un nouveau bruissement se fit entendre sur son lit, il jeta un œil à la créature qui s'y était redressée de ses draps : là, Jasper soutenait son regard de ses petits yeux noirs, comme s'il avait été réveillé tout ce temps. Souriant doucement, il tendit la main vers le familier, dans un geste de tendre caresse que ce dernier esquiva pour descendre de son lit. Il n'avait pas besoin de prononcer le moindre mot pour que Lexa ne le comprenne, se glissant simplement à l'intérieur du sac laissé au sol pour s'y rouler en boule, comme il avait pris l'habitude de le faire à chaque fois qu'il le savait sur le départ. Voyant cela, l'albanais s'appliqua simplement à fermer son sac, attrapant ensuite la hanse de celui-ci pour observer la porte au fond de la pièce qui lui semblait l'appeler depuis tout ce temps.

Il n'y avait rien pour lui ici.

Était-on censé ressentir une boule au creux du ventre dans ce genre de situation ? Était-on censé être triste ou, au contraire, soulagé ? Étrangement, lui-même n'aurait su répondre à cette question en cet instant : malgré tous ses efforts pour mettre un mot sur ce qu'il ressentait, il n'était tout simplement ni heureux, ni malheureux. Même alors que son regard se perdait sur les bosses que formaient les corps de ses camarades endormis dans cette chambre, il ne voyait personne. Même alors qu'il lançait son sac sur son épaule, il ne sentait pas le poids de celui-ci. Il ne détestait pas cet endroit, non, mais il ne parvenait pas non plus réellement s'y sentir attaché, comme s'il gardait toujours en ces murs un étrange sentiment de vide en lui. Sans rancœur, sans chaleur.

La magie censée habiter ces lieux ?
Il ne la ressentait pas.
Le charme censé réchauffer ses habitants ?
Il le laissait tout à fait de marbre.

Malgré ses efforts, il restait différent.
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Lexa Dibra
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: Sorcier.

Familier
: Jasper, le Pika d'Ili.

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