Jeudi, fin d’après-midi.

- M. Gilread ?

Fin du cours d’histoire.
Je remballe mes affaires et en profite pour interpelle l’élève.
Après ses deux mois et quelques d’absence, il faut bien qu’il commence à rattraper sérieusement les nombreux cours qu’il a loupés. Je me suis proposé pour m’en charger. L’élève a quelques difficultés d’apprentissage, mais rien d’insurmontable, j’en suis sûr. J’ai tout de même dans l’idée que les seuls cours ne suffiront pas. Pour lui, un peu d’aide ne sera pas de trop, d’autant plus qu’il a ses examens en fin d’année, source de stress supplémentaire.
Une fois mes affaires rangées, je jette un rapide coup d’œil à l’intéressé, suivi d’un regard froid aux derniers élèves, restés dans la salle avec l’espoir de pouvoir capter un bout de notre conversation. J’attends donc patiemment qu’ils partent et que la porte soit bien fermée avant de reprendre.

- Je me suis proposé pour vous aider à rattraper vos cours de début d’année. Depuis le temps, vous devriez au moins les avoir récupérés sous format papier.

D’ailleurs, je n’ai aucune idée de qui pourrait bien être la personne qui lui a photocopié ses cours. Quelqu’un de sérieux, j’espère, sinon ces futurs cours de rattrapage risquent d’être compromis à la moëlle.

- Je vous attendrai ici samedi après-midi, après le repas. Disons vers 14 heures. Vous n’avez rien besoin de préparer, on profitera de cette première séance pour s’organiser entre nous. Et vous avez sûrement mieux à faire.

Comme travailler les cours qu’il a pu suivre, par exemple.
Mon but premier est de l’aider à rattraper les cours qu’il n’a pas pu suivre, et non pas de faire un travail de soutien sur les cours du moment. Mais si jamais ce soutien s’avère nécessaire, je verrais bien ce que je pourrais faire.
Je descends de l’estrade puis vérifie rapidement que la salle est bien rangée.
Elle n’accueille plus de cours jusqu’au lendemain matin.

- Sur ce, je ne crois pas que l’on se reverra avant samedi. Je vous souhaite donc une bonne fin de semaine.

Samedi, début d’après-midi.

Je soulève le lézard par le cou pour le poser sur une pile de livres à côté de moi.
Ce truc est attiré par le moindre petit rayon de soleil comme un chat peut être attiré par un laser rouge. Et évidemment, le petit rayon de soleil se trouvait pile sur la feuille que j’avais sous les yeux. Mais apparemment, ça ne l’a pas gêné puisqu’il s’y est installé pendant que j’avais le dos tourné pour chercher mon trieur dans mon sac. Je marmonne en lui jetant un regard mauvais.

- Saleté…

Toujours dans mes pattes quand il se décide à me suivre.
En conclusion, il est chiant en plus d’être parfaitement inutile.
La porte s’ouvre. Je salue l’élève d’un signe de tête en l’invitant à rentrer et à prendre place sur une table au premier rang. Je l’y rejoins, jugeant inapproprié l’idée de faire un cours magistral à un seul élève venu pour du rattrapage.

- Vu le nombre de cours que vous avez à rattraper, je vais vous laisser le choix des matières que vous souhaitez traiter. Comme c’est inutile que je vous aide pour des matières où vous réussissez, je préférerais que vous vous concentriez sur celles où vous êtes en difficulté.

Logique, me direz-vous.
J’attends donc sa réponse afin de m’adapter.

Ft. Le cours de rattrapage.