Les moments forts

Claralisa Clambell est née un 10 Décembre 1999, en même temps que sa sœur Anastasia Clambell. Elle est techniquement la plus vieille car sortie une minute avant, mais ça sera toujours Anastasia qui passera pour l'ainée. Une question de maturité, sans doute. Sorties du ventre de leur mère dans une clinique londonienne, c'est dans cette même ville qu'elles effectueront leurs premiers pas ensemble... Mais seulement.
Accident. Leur mère a disparu fauchée par un motard fou en 2002. La justice fera bien son travail, mais ne rendra pas cette femme aimante à sa famille. Les deux petites filles sont trop jeunes pour comprendre, mais Claralisa sera profondément marquée par ce choc, dont elle fait des rêves fantasmés depuis le décès. Mais c'est cet évènement qui scellera à jamais le tempérament soudé traversant l’esprit des Clambell. Ils sont un tout, une sorte de petit clan qui s'aime en pensant à feu Mme Faustine Drapon, de son nom de jeune fille.
Après cet évènement marquant, Mr Georges Clambell quittera l'Angleterre pour s'installer à Paris, ville d'origine de sa femme où se trouve notamment toute la belle-famille. Cette dernière étant très bien implantée depuis plusieurs générations, elle fournira au trio un appartement au cœur du deuxième arrondissement et paiera une bonne partie des études privées des jumelles, toujours au centre de la capitale française. C'est en primaire que les petites finiront leur apprentissage du français, déjà amorcé par leur mère. Elles garderont néanmoins l'usage de l'anglais avec leur père, comme pour ne jamais oublier leur lieu de naissance. Même entre elles, il se peut qu'elles commencent à discuter avec un petit air anglo-saxon...
Claralisa n'avait pas beaucoup d'amis au collège. A l'époque encore très sportive est complètement accro à la gymnastique, elle avait ce petit côté supérieur ; non pas seule car personne ne l'aimait, mais car personne n'était assez bien pour elle... Aux yeux des autres, ça revenait au même. Anastasia était le contraire : une bête de cours, toujours d'excellentes notes là où sa sœur s'arrachait les cheveux des heures et des heures pour obtenir le même résultat, et un énorme cercle d'amis que Claralisa fréquentait de temps en temps. Anastasia sortait donc souvent le soir, voir ses camarades de classe, surtout à partir de la quatrième. A l'époque, Claralisa lisait pour s'occuper, mais petit à petit elle s'attacha à une nouvelle activité : les escapades nocturnes. Prétendant rejoindre sa sœur jumelle en soirée, elle arpentait les rues de Paris à la seule lumière des lampadaires et des phares de voiture, s'amusant à prendre en photo les monuments de nuit avec son petit téléphone portable à clapet (qu'elle possède toujours, énormément attachée à cet objet qui parait déjà venir d'un ancien monde).
Un soir, elle partira en direction du Louvres et du parc des Tuilleries. Vidée tard le soir de tous ses touristes, la jeune fille avait l'impression presque de posséder les lieux. Qui aurait cru qu'elle trouverait là, cachée derrière un arbre, une jeune fille pleurant à chaudes larmes, baguette à la main ? Claralisa s'avança avec son flegme presque légendaire, et s'assit à côté de la petite inconnue sans lui demander son avis. Celle-ci s'indigna, et Claralisa hochera les épaules. Elle attendra cinq petites minutes avant que la fille ne lui explique les causes de son chagrin :
-Hier, j'ai eu 12 ans, et on m'a dit que aujourd'hui je saurai quelque chose de très important pour ma famille. Et là, on m'a présenté un garçon qui est en 3è et que, quand je serai adulte, je vais devoir épouser. C'est nul ! En plus, il m'a dit que dormir avec un doudou c'est nul... Pourtant je veux dormir avec mon doudou toute ma vie !
Intérieurement, Claralisa soupira. Elle se fichait bien des problèmes de cette fille, mais son histoire l’intriguait. Elle demanda simplement :
-Tu es une magicienne ?
La petite hocha la tête positivement. Mince alors, pensa Claralisa. Il va falloir que je demande à Papa si j'ai le même problème. Grand-mère serait capable de ça, et si grand-père donne son accord.... Elle se reprit et répondit à la petite fille perdue :
-Tu sais quoi, les adultes, ce sont des gens un peu nuls. Des fois ils font des trucs pas cool, mais t'inquiète pas, tu t'y feras. Moi je suis pas quelqu'un qui vais te dire de ne pas désobéir car jamais je désobéirais à ma famille (bien sûr que c'était faux, la preuve en était qu'elle sortait seule, tard, sans réellement éclairer sur ses intentions... Mais pour elle, ce n'était pas désobéir...), mais tu peux te trouver un truc, un truc qui fera que tu te sentiras mieux dans tout ça. Une passion. Genre, moi, j'adore la gymnastique. Et toi ?
A cette question, l'enfant renifla deux coups et glissa sa main dans sa veste, d'où elle sortit une console de jeux-vidéos, une Nintendo DS grise. Elle l'ouvrit et montra à Claralisa ; la console était allumée. Dessus, des petits chiens se baladaient et l'enfant les caressait sur don écran.
-C'est un jeu, où tu élèves des chiens. Ce sont mes meilleurs amis ! Tu veux jouer avec moi ?

Relations, passions, famille

Cet évènement marquera le début de l'intérêt que porte désormais Claralisa sur aux jeux-vidéos, et cette fille fut sa première meilleure amie : Hophélia Guarband, du même âge qu'elle. Elles découvrirent qu'elles étaient du même établissement, et devinrent inséparables. Ce fut la première personne à qui Claralisa se confia à part sa jumelle, et ce fut elle qui lui donnera en première le surnom de Clara. Elles se perdirent néanmoins de vue dès que Claralisa entra dans le lycée Hortensia, peinant à garder contact même lorsque la jeune femme rentre sur Paris pour les vacances. Cette séparation provoquera notamment chez Claralisa un profond besoin de se replier sur sa sœur. En effet Hophélia n'aura pas pu la suivre, notamment car ses parents préféraient pour elle un précepteur. L'arrivée des Sorciers quelques années plus tard leur fera croire qu'ils eurent raison.
Pour l'aspect magique de sa vie, elle recevra sa baguette autour de ses 12 ans, un peu plus tardivement que sa sœur qui sera toujours vue comme la plus mature des deux. Pourtant Anastasia est celle qui parait la plus frêle des deux, aussi sa sœur s'incombera la lourde tâche de la protéger. Dans les faits, elles se rendent autant service l'une que l'autre, Anastasia estimant aussi avoir comme devoir de veiller sur sa sœur. D'ailleurs, aux yeux de la famille, c'est Anastasia la plus "grande", surtout à cause de manque de maturité évident dont à fait preuve Claralisa jusqu'à la fin du collège, trait de comportement qui s'est étrangement tassé au lycée.
Cette immaturité sauvera néanmoins Claralisa du mariage forcé. Anastasia ayant été désignée pour prendre la relève de la famille Drapon (bien que loin d'avoir le niveau d'une grande famille, tout ceci n'est qu'un question de paraître pour mieux présenter au sein des nombreuses familles fréquentant la capitale française), une fois ses études terminées elle ira épouser un certain Dylan Jarbat, des proches du Grand-Père Drapon. Cela désolera toujours Mr Georges Clambell, qui avouera une fois à Claralisa : "Ta sœur a le cœur trop bon et est trop bien élevée pour refuser, et ce même si ça ne lui convient pas. Les vieux en profitent, ta mère était intenable à cet âge !". Triste pensée.
Parlons du reste de la famille Drapon. De la famille de la mère de Claralisa, il ne reste que ses deux grands-parents. Le Grand-Père est un homme très conservateur, que sa femme suit les yeux fermés. Même si Claralisa sait que son père et son grand-père ont eu de gros différents notamment car Mr Clambell n'était pas le promis choisit pour Faustine Drapon, les relations sont désormais très sincères, et jamais le côté Drapon de la famille n'abandonnera son beau-fils ou ses petites filles. Néanmoins, ils considèrent Anastasia comme une réussite là où Claralisa est une "heureuse catastrophe".
C'est la famille Drapon qui finance l'inscription au lycée des jumelles. C'est aussi elle qui a payé leurs écoles précédentes, leurs sorties, leurs activités sportives, et surtout, qui leur a offert leur première baguette. Claralisa eu la sienne à 12 ans, comme énoncé plus tôt, tandis que sa jumelle avait eu la sienne lors de son anniversaire précédent. Les deux petites savaient déjà se servir un minimum de leur magie, notamment car le Grand-Père insistait pour qu'elles prennent des cours particuliers chez elles, que leur père surveillait avec intérêt. Mais cet évènement était selon le chef de famille un moment fatidique. La jeune fille reçut un objet en bois long, mais avec une différence dans l'ornement par rapport à celui de sa soeur. Le bout, côté manche, était incrusté d'une perle rouge pour Anastasia et d'une perle verte pour Claralisa : deux couleurs importantes dans la famille, le côté Drapon étant parfaitement roux tandis que Mr Clambell avait transmis à ses filles de beaux yeux verts.

Le lycée

L'entrée au lycée Hortensia fut aussi un évènement marquant dans la vie de Claralisa. Au delà du fait qu'il marqua la fin de sa grande amitié avec sa seule meilleure amie depuis petite, Hophélia, le quotidien de lycéen lui fit revoir toute sa façon de vivre. Elle dût abandonner temporairement sa passion pour les jeux-vidéos pour se consacrer entièrement à ses études, seule occupation durant ses premières années, étant quelqu'un de naturellement solitaire.
Sa rencontre avec son familier fut aussi marquante. Aallan de son petit nom, un renard des neiges qui sera rapidement son second confident après sa jumelle adorée, qui n'aura pas mit beaucoup de temps à prendre cette forme. Aallan est un familier parlant de manière très sarcastique, mais toujours aux pieds de sa magicienne dont il surveille les moindres mouvements dans un soucis de protection. Lorsque Claralisa lui demanda une fois pourquoi il ressemblait à un tel animal, il lui répondit simplement : "Un aspect de glaçon à l'extérieur cachant un pelage tout chaud. Un peu l'histoire de ton fonctionnement je dirais", dit-il en repartant dormir dans sa petite panière aménagée pour lui dans la chambre de la jeune femme.
Comme pour tous selon elle, lorsque le lycée se mit à accueillir les Sorciers, Claralisa fut sous le choc. Sa sœur et elles crurent d'abord à une farce, mais non, à la rentrée suivante, les Sorciers affluaient, et elles ne purent que constater ce changement. Claralisa n'a pas forcément une profonde rancœur contre les Sorciers ; son père était un homme ouvert d'esprit, mais son côté Drapon fait qu'elle n'arrive pas forcément à se comporter naturellement avec eux, comme si une gêne permanente l'empêchait de bien pouvoir communiquer. Anastasia est encore pire qu'elle sur ce point-là, puisqu'elle a reçu une interdiction formelle du Grand-Père d'approcher les Sorciers, ce qui convainc un peu plus Claralisa dans sa tactique "d'évitement". Pas de haine, pas de dégoût, juste une gêne qui la pousse à ne fréquenter que des Magiciens, modne dans lequel elle a toujours baigné. Claralisa n’aime pas ce qu'elle ne connait pas.
Pour le reste de sa vie actuelle, Claralisa suit ses cours assidument bien qu'elle sente sa dernière année de liberté arriver, et qu'elle désire par dessus tout s'amuser avant de devoir retourner se plonger dans des bouquins interminables l'année suivante... Ce qui la pousse un peu plus vers les autres. Elle est aussi en plein dilemme depuis ses 18 ans, car désormais libre de choisir sa nationalité : elle est officiellement toujours anglaise, réfugiée française, toujours scolarisée dans des écoles internationales. Elle se demande si elle doit garder sa nationalité anglaise en souvenir de sa vie à Londres où sa mère était encore vivante, ou accepter la française, et rentrer pleinement dans une vie universitaire une fois de retour à Paris au lieu d'envisager un potentiel départ pour la capitale anglaise.