[quote="Merywen de Zepherite"]



Un livre de magie à la main, Merywen marchait tranquillement près du lac des sirènes. Elle était dans ses bouquins depuis son retour de « vacances prolongées » pour se mettre à jour. Non, ce n’est pas ce que la faune disait aux autres, elle savait que tôt ou tard, toute sa classe, voir même toute l’école, saurait qu’elle avait perdu un membre de sa famille. Merywen expliquait simplement qu’il y avait eut un problème et qu’elle ne voulait pas en parler.
En vérité, elle aurait bien aimé en parler, mais pas de l’accident, seulement de son petit frère ; sa bouille si ronde et ses jolis sourires malgré sa corpulence si fragile. Seulement, rien que d’y penser, elle fondait en larme.
Alors, même si l’adolescente le voulait, elle était incapable d’en parler sans ressembler à une cascade.

Alors que Merywen errait en essayant de retenir ses cours, son familier, perché sur son épaule, s’envola. Même si la demoiselle le laissait vivre au gré de ses envies, Cirinci ne l’avait pas quitté depuis leur retour à Sainte Catherine, et ce soudain envole l’étonna.

_Hé Cirinci ? Tu vas où comme ça ?

Sans bouger, Merywen suivait son familier du regard. L’oiseau n’écoutait pas vraiment sa maîtresse et alla se poser sur le sommet de la tête d’une personne ayant exactement les même cheveux, bien que beaucoup plus cours, que Merywen.

Il semblerait qu’il n’y ait qu’une personne dans cette école où l’oiseau oserait ce genre de familiarité, hormis sa propriétaire, évidemment. Tout sourire, la demoiselle agita le bras de sa place, et appela le garçon pour attirer son attention :

_Adriaaaaan !

Dieu que sa voix était faible comparé à avant. Le jeune homme l’avait toujours connu en train de courir partout en hurlant son nom (et tous ceux qu’elle connaissait) que se soit dehors, dans les couloirs entre deux cours, ou même dans la bibliothèque avant de se faire rouspéter. Oups.
Cette fois, la petite rousse se contenta de marcher vers son ainé, fermant son livre.
Une fois devant le très grand rouquin, elle pointa son oiseau du doigt en ajoutant :

_Ça me fait plaisir de te voir Adrian. Comment vas-tu ? Et excuse-moi. Je ne pensais pas qu’il garderait cette mauvaise habitude. Cirinci, descends !

L’oiseau regard un moment sa maîtresse qui essayait de lui montrer qu’elle n’était pas d’accord, mais le visage de la petite canadienne semblait plutôt faire une moue boudeuse de collégienne qu’autre chose. L’oiseau écarlate passa sa tête dans les cheveux du pégase pour jouer avec pendant une seconde, le décoiffant au passage, avant de migrer jusqu’à la tête de sa propriétaire et sauta jusqu’à son épaule droite, jouant avec les cheveux flamboyant de la canadienne.
Merywen le regardait du coin de l’oeil, toujours cette mine boudeuse.

_Vilain oiseau …

Puis, la faune reporta rapidement son attention vers son ami. Elle regarda les dégâts capillaires qu’avait causés son familier sur Adrian et lui offrit un demi-sourire.

_Je suis désolée, vraiment. Euh …

Merywen fouilla dans les poches de part et d’autres de sa longue veste avant de regarder son ainé avec un petit air de « désolé ».

_Bon, je n’ai pas de gâteau cette fois, ni de peigne pour arranger ça, ahah.

Le rire enfantin de la petite rousse était sincère et aussi innocent qu’elle. Elle finit par se mettre un peu plus droit et garda son léger sourire, beaucoup moins large qu’avant, mais toutefois bien présent sur son visage arrondis.

_Désolée.