Lassée de l'agitation quotidienne autour de moi, ainsi que d'être entourée de ces vermines, j'avais décidé d'aller dans un endroit en retrait. Nous étions l'après-midi, et il faisait plutôt gris. Je me fichais bien de louper les cours, de toute façon, j'avais le temps avant qu'ils ne reprennent. Et même, quel surveillant irait jusqu'à fouiller dans l'endroit où je me rends ? Du moins, en entier, car je compte bien rester assez en retrait pour ne pas que l'on me trouve.

En effet, je me suis dit qu'une petite visite de la Forêt des Elfes en compagnie de mon familier serait utile. Déjà, parce que depuis mon arrivée en ce lieu, je ne l'avais pas encore visité -et il me semblait être un lieu incontournable. Je sais, j'aurais pu y aller sans cette rabat-joie, mais elle avait tellement envie d'y aller que j'ai cédé, pour lui faire plaisir. Même si, au fond, j'avais aussi envie d'y aller.

Nous nous sommes donc dirigés vers cette fameuse forêt dès que possible. Strya voletait paresseusement à mes côtés. Ah, qu'est-ce que je l'envie, parfois, de pouvoir voler ! D'ailleurs, nous eûmes une conversation très intéressante à ce sujet, en cours de toute. Nous pénétrâmes dans la forêt et suivîmes sagement les sentiers avant de s'en éloigner un peu. Eh bien quoi, je n'ai plus le droit d'explorer un peu cet endroit ? C'est un peu comme un nouveau lieu à explorer pour moi ! Certes, j'ai conscience des dangers que je risque d'encourir, mais si je reste prudente, je ne risque rien, non ?

A un moment, je me suis adossée à un arbre, un peu fatiguée de ma marche. Je me suis ensuite assise et ai contemplé le ciel. Enfin, les branches, plutôt, les arbres ici sont juste gigantesques : jamais je n'avais vu d'arbres aussi grands avant de venir ici ! Je me demandais bien qui avait bien pu les faire pousser. A moins que ce ne soit de la magie ? Oui, peut-être, c'est une éventualité à prendre en compte.

Puis, Strya jugea bon de commença à grimper dans les arbres et à me narguer, comme quoi une simple humaine -oui, oui, elle a bien dit « humaine », cette sale minette ailée- ne pouvait guère faire mieux. Tu comprendras que là, mon honneur était en jeu, journal, je ne pouvais pas me laisser faire ! Relevant son défi, je me suis mise à escalader l'arbre en question, pour la rattraper ; d'abord doucement, car peu rassurée, puis de plus en plus vide, sans jamais regarder en bas. Je m'aidais bien évidemment des branches disponibles, vérifiant qu'elles étaient assez solides pour supporter mon poids. Elle allait voir ce qu'elle allait voir, cette minette à la noix !

Et, enfin, je finis par l'attraper à la queue après avoir escaladé je ne sais combien de mètres ! Bien évidemment, ça ne lui plaît pas, que je lui tires la queue, mais c'est le prix à payer ! Je la pris dans mes bras, comme si ça allait la calmer et lui faire arrêter de faire la tête. Maintenant, voyons voir ce que j'allais devoir redesc... Et merde, je crois que je suis allée vraiment beaucoup trop haut. Comment j'allais faire pour redescendre, moi ? Si seulement j'avais fait gaffe ! Et ce n'était mon familier qui allait m'aider, même si elle le voulait ; en effet, elle ne pouvait pas me porter.

▬ « Euh... Il y a quelqu'un, s'il vous plaît ? »

Je déglutis. Et s'il n'y avait personne ? Prenant mon courage à deux mains, j'entamai petit à petit, branche par branche, la descende, vérifiant à deux fois mes appuis. Tout en ce faisant, j'essayais de voir si quelqu'un pourrait éventuellement m'aider, mais il n'y avait apparemment personne sur qui je puisse compter. Mais, si j'en croyais mes observations, je pouvais toujours courir. Façon de parler.

Hélas, ce qui devait arriver arriva : une des branche commença à céder, à en juger son craquement. Je poussai un cri de surprise et me collai au tronc, essayant par ailleurs de m'approcher le plus possible d'une partie de la branche que je jugeait solide ; mais plus je bougeais, plus il semblerait que cette fichue branche allait réellement céder. J'avais l'air bien fine : accrochée à une branche d'une main, l'autre retenant mon familier qui se cramponnait à moi, une jambe presque dans le vide et l'autre sur la branche en train de céder. Allais-je devoir utiliser de la magie ? Non, je refusais, et si ma malédiction se déclenchait pile au mauvais moment ? Sérieux, je déteste les magiciens.

▬ « S... S'il vous plaît... Je vais tomber ! »

C'était mon ultime appel au secours avant que je ne fasse une chute libre.