Sujet: Visite médicale - Ft Agnès Chandelière Dim 22 Oct - 20:31
Visite médicale
Ft. Agnès Chandelière
Les visites médicales de début d’année. Tu avais décidé les mettre en place afin de connaitre plus ou moins les élèves, retenir quelques visages, quelques noms. Tu souhaitais repérer ceux qui avaient un quelconque problème de santé. Tu voulais également discuter un peu avec tout le monde, et surtout, tu voulais que les élèves connaissent ton existence afin qu’ils n’hésitent pas à venir vers toi si jamais un souci survenait. C’était ton rôle d’ouvrir ta porte à n’importe qui, qu’il ait des problèmes de santé ou non. Tu pouvais juste être une oreille attentive en cas de besoin. C’était parfois bien plus utile qu’un médicament ou qu’un bandage.
Ainsi, tu avais fait venir tout le monde, en commençant par les plus jeunes, qui ne possédaient aucun dossier dans cette école. Tu avais donc convoqué tous les Faunes un à un, par ordre alphabétique. Puis, tu ne t’étais vraiment pas fait une foulure au cerveau pour la suite. Ce sera les Pégases, puis les Phénix, et enfin les Dragons. Pour ces classes-ci, tu avais décidé de voir en premier les élèves avec un dossier médical plutôt lourd, puis de finir par le reste de la classe, avant de passer à la suivante. Rien de bien complexe, tu avais fouillé dans les dossiers qu’avait écrit ta collègue des années passées avant de sélectionner les élèves que tu allais convoquer en premier. Et voilà, tu avais ta liste.
Actuellement, tu convoques les Pégases. Les voir tous un à un allait prendre facilement une petite semaine. Tu ne convoques pas des élèves toute la journée, bien évidemment. Il fallait bien garder des créneaux pour les visites lambda. Aujourd’hui, tu en as enfin fini avec les premiers convoqués, tu passes donc au reste de la classe, toujours par ordre alphabétique. Le programme de ces visites est simple : taille, poids, vue, habitudes alimentaires, problèmes particuliers. Puis une petite discussion sur son ressenti, par rapport à l’école, son travail, les nouveautés. Les nouveautés mineures. Ou pas. C’était l’une des informations qui t’intéressait le plus. Avec collée sur ton front une étiquette marquée « Sorcière », tu voulais savoir qui risquait de ne jamais venir te voir, qui allait s’en foutre ou qui allait te haïr. Ou qui n’allait même pas être au courant, parce que oui, ce genre de personne existe également, tu en es convaincue.
L’avant-dernière visite de la matinée se termine. Plus qu’une avant le repas de midi, que tu attendais toujours avec impatience. Tu raccompagnes l’élève dans le couloir en lui tendant le justificatif d’absence. Tu as bien conscience que tu martyrises l’emploi du temps des élèves, mais tu ne vas pas non plus les convoquer le soir, à 21h30. Ainsi, tu te vois obligée d’empiéter sur leurs cours, sachant parfaitement qu’ils vont devoir les rattraper ensuite.
Une fois dans le couloir, tu laisses partir l’élève ayant fini la visite avant de te tourner vers celui qui attend. Ou plutôt celle. C’est une jeune fille qui est convoquée. Agnès Chandelière, Magicienne, déjà présente l’année passée, accompagnée d’un petit écureuil en guise de familier. Un petit rongeur, donc. Espérons qu’Epsilon ne se dise pas qu’il est bientôt midi et que c’est l’heure de manger. Tu lances à la jeune fille un sourire bienveillant.
« Tu es Agnès Chandelière, c’est bien ça ? Tu peux entrer et t’installer sur la chaise en face de mon bureau. »
Puis, tu te décales de devant la porte afin de la laisser passer, en lui faisant un signe pour qu’elle rentre.
Sujet: Re: Visite médicale - Ft Agnès Chandelière Dim 29 Oct - 12:35
Agnès aimait la sérénité, le calme. Entre les cours, elle restait silencieuse, s’éloignait des groupes qui s’étaient formés depuis la rentrée. Elle ne les craignait point, c’était une réaction plus singulière qu’une angoisse qu’on aurait pu pourtant bien vite attribuer à son éducation anti-sorciers. Non, c’était autre chose. De la maladresse, ou peut-être tout simplement que son manque de sociabilité venait de son enfance. Elle ne se souvenait que très brièvement des membres de sa famille en dehors de ses parents. Son frère par exemple, ne lui inspirait pas grand-chose si ce n’est une turbulence qu’elle voulut vite écarter pour s’éviter des ennuis supplémentaires. La magicienne n’était pas une casse-cou, encore moins une pitre. Mais souvent, quand elle regardait sa classe, il lui venait de les envier. Elle se posait, dans un coin, le visage encadré par ses frêles mains et soupirait, comme si elle attendait quelque chose. Mais rien n’arrivait. Tout du moins, c’est ce qu’elle pensait.
Alors qu’elle se perdait dans sa rêverie en attendant le début d’un autre cours, plus précisément celui qui l’enchantait le plus – l’histoire de la magie -, le professeur fit passer une liste dans la classe. Pensant qu’il s’agissait d’un parchemin concernant un devoir à rendre, Agnès l’attrapa pour le lire attentivement, mais son excitation s’essouffla en quelques fractions de secondes. La visite médicale. Elle grimaça légèrement, prenant conscience qu’elle allait devoir quitter le cours pour se rendre à l’infirmerie. L’année dernière, elle se souvenait d’une très longue attente qui lui avait valu de presque manquer son repas de midi. Soulevant son cartable avec aisance, elle le plaça sur ses épaules après en avoir retiré la poussière. Sainte Catherine était belle, magique, mais cela ne l’empêchait pas d’avoir des lacunes. C’était sans doute ces minuscules défauts qui rendait l’établissement aussi charmant, et Agnès aurait même pu lier sa classe d’histoire à ce soulèvement de particules qui s’agitait dans les airs à chaque mouvement. On n’oubliait pas le passé.
Si on l’avait mal éduquée, la magicienne aurait sans doute traîné des pieds en direction de l’infirmerie, pris des soi-disant raccourcis pour se perdre dans l’école… Mais elle était plus lassée que véritablement agacée par la situation : plus vite elle se rendrait dans son cabinet, plus vite elle en ressortirait. Et avec un peu de chance, elle pourrait rattraper la fin du cours qu’elle allait manquer. Elle pressa donc le pas, et une fois devant la porte, une hésitation naquit dans son esprit. Devait-elle frapper ? Elle se souvint de quelques échos venant des Faunes, ayant trouvé leur chemin jusqu’à ses oreilles lors des repas. Une sorcière l’attendait derrière ces épais murs, et même si elle la savait tenue de garder le secret médical, cela n’effaçait pas son appréhension. Comment omettre le fait qu’elle considérait cette partie de la communauté magique comme une hérésie, comme des monstres prêts à la massacrer à la première occasion ? Elle avala sa salive. Si son père savait ce qu’elle s’apprêtait à faire… Elle secoua la tête, envoyant virevolter sa chevelure écarlate. Elle n’avait pas le choix. Il lui pardonnerait. Sans doute. Elle se rassurerait comme ça. Il n’y avait pas d’autres moyens.
Seule dans la salle d’attente, elle s’assit sur le premier siège venu et engouffra sa main dans son cartable pour en sortir un livre. Avant de quitter son étude, elle avait pris soin de mémoriser quelle page ils allaient étudier, et décida de s’y plonger en attendant qu’on vienne la chercher. Ce ne fut pas bien long, à son désarroi comme à sa surprise. Une silhouette féminine apparut en contre-jour, alors que l’élève s’en allait, et c’est après avoir replacé quelques mèches de sa crinière de feu qu’elle finit par se lever, toujours un livre dans la main gauche. Agnès avança, parfaitement droite, avant de s’asseoir sur le siège qu’on lui avait désigné. Ce qu’on pouvait bien lui vouloir, elle se le demandait. Certes, elle possédait quelques allergies bénignes, comme le pollen, et faisait un peu d’asthme mais rien qui lui valait de revenir plusieurs fois. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer.
Timidement, elle finit par ouvrir la bouche. « Bonjour. ». Et dans un élan de panique, elle reprit son livre entre ses deux mains, le serrant presque à en abîmer la couverture. Elle le voyait dans ses yeux. Malgré ce sourire, malgré cette apparence charmante qui la désarmait, elle sentait la pression de ses parents au-dessus de ses épaules telle une épée de Damoclès. Miraye ne fait pas un bruit, mais décida de son propre chef d’aller investiguer les lieux. La magicienne voulait parler, mais n’osait point, se contentant d’analyser le bureau de l’infirmière en balayant la salle du regard. Rien ici ne témoignait de sa cruauté, encore moins de sa volonté de l’effrayer. C’était classique, sobre. Et quand elle croisa à nouveau son regard, elle sentit le rouge monter jusqu’à ses joues. Elle ne savait pas se maîtriser, quoi dire, comment faire. Terriblement mal à l’aise, elle entreprit cependant de commencer une conversation. « Je.. je ne suis pas malade. ». Tentative vaine de se sortir de ce pétrin, complètement grillée par ailleurs, mais il fallait bien s’y mettre un jour. « Enfin.. si, mais vous n’avez pas besoin de m’examiner. ». Elle regardait le sol et battait des jambes dans le vide, intimidée, tremblante. « Je sais ce que j’ai, et comment le régler… je crois… ».
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Sujet: Re: Visite médicale - Ft Agnès Chandelière Lun 30 Oct - 21:00
Visite Médicale
Ft. Agnès Chandelière
Terrifiée. C’est bien le premier mot qui te vient à l’esprit lorsque la jeune fille entre dans la pièce. Certes, elle se tient droite et fière, mais son regard qui observe les moindres petits détails de la salle te prouve bien rapidement qu’elle est loin d’être rassurée. Tu ravales non sans peine un soupire. En arrivant dans cette école, tu t’attendais forcément à ce genre de situation mais y être confrontée pour la vingt-cinquième fois de la semaine finit tout de même par te lasser. Agnès s’assoit sur le siège en face de ton bureau tandis que tu fais de même. Ce rendez-vous risque d’être bien vite expédié, penses-tu. Cette élève va sûrement te répondre des monosyllabes, tu ne vas rien apprendre d’elle si ce n’est qu’elle ne viendra te rendre visite qu’en cas d’extrême urgence et qu’elle t’évitera sûrement dans les couloirs. Mais celle-ci finit enfin par ouvrir la bouche, en parlant d’une voix timide.
« Bonjour. »
Tu ne l’attendais même plus. Tu te doutes qu’il est bien évidemment inutile que tu lui tendes la main pour lui souhaiter la bienvenue, comme tu le fais pour la plupart de tes patients. Tu sais d’avance qu’elle ne la serrera jamais. D’ailleurs, comme pour confirmer ce que tu penses, tu la vois serrer entre ses bras un manuel d’Histoire de la Magie. Tu laisses apparaitre un faible sourire sur ton visage, te demandant si cette jeune fille si terrifiée de venir te voir est au courant que l’un de ses professeurs d’Histoire est également un Sorcier.
« Je… je ne suis pas malade. »
Son dossier médical de l’an passé sous les yeux te confirme ses dires. Outre quelques allergies bégnines et de l’asthme, elle n’est sujette à aucun problème de santé potentiellement handicapant. Etant donné son âge, tu supposes bien rapidement qu’elle sait comment réagir en cas de crise, que ce soit d’asthme ou d’allergie. Ses parents ont dû l’éduquer pour, normalement.
« Enfin… si, mais vous n’avez pas besoin de m’examiner. Je sais ce que j’ai, et comment le régler… je crois… »
Peut-être faudra-t-il s’en assurer, finalement. Mais cette visite médicale n’a pas pour but premier d’être un cours sur comment gérer l’asthme. Tu souris tranquillement à Agnès, espérant sincèrement que tu ne ressembles pas un cliché ambulant dans son esprit. Avec un chapeau pointu, une verrue sur le nez, un balai caché dans ton armoire à pharmacie, un chaudron noir au fond de la salle et un corbeau en guise d’animal de compagnie. D’ailleurs, ton oiseau n’a même pas le plumage noir. Et il s’offusquerait si jamais quelqu’un le traitait de corbeau, une espèce selon lui « peuplée d’opportunistes et de lâches, capables de se défendre uniquement lorsqu’ils sont à douze ». Bref. Tu décides finalement d’essayer de rassurer la jeune fille quant à sa présence ici.
« Ne t’en fais pas. Ce sera juste une simple visite, histoire de reposer les bases. Et je vais essayer d’aller vite, je sais bien que tu es censée être en cours en ce moment. »
Et que c’est bientôt l’heure de manger par-dessus le marché. Tu veux bien que les élèves loupent des parties de cours, c’est toujours rattrapable. Mais un repas, c’est hors de question. D’autant plus que les élèves sont encore, pour la plupart, en pleine croissance. Surtout les hommes en fait. Et celles qui ont de la chance. « Pas comme toi. » Tu remercieras Epsilon tous les jours de te faire remarquer que tu ne dépasses pas le mètre soixante.
« Le programme va être rapide. Je vais te demander de me donner ton poids et ta taille. Ensuite, on fera un rapide test de la vue et de daltonisme. Si tu es censée avoir des lunettes de repos, tu peux les mettre. »
Tu pointes sur le mur à ta droite l’échelle Monoyer cinq mètres, et juste à côté le test d’Ishihara. Des lettres noires sur un fond blanc, se terminant par ZU. Et six cercles composés de ronds colorés, servant à détecter les dyschromates et achromates. Tu n’as choisi que six planches, sinon le test serait bien trop long, avec ses 38 planches originales. Les sujets normaux sont censés voir un 12 sur la première planche, sur la deuxième un 8, sur la troisième un 5, sur la quatrième un 45, ne rien distinguer sur la cinquième et enfin sur la dernière, lire un 42. Certains conservateurs pourraient te reprocher d’être « trop humaine » mais il est vrai que les tests que ces derniers ont mis en place, pour tout ce qui concerne la médecine, ont le mérite d’être sacrément efficace, tant en terme de temps que de fiabilité.
« Je te poserai ensuite quelques questions sur ton hygiène de vie, tes allergies et ton asthme. Et enfin, on parlera un peu de ce que tu penses de l’école et de ce début d’année scolaire. »
Dit de la sorte, il est vrai que le programme a l’air chargé et que ce rendez-vous va durer facilement jusqu’à l’heure du repas. Mais tu vas tout de même essayer de faire au mieux pour cette jeune fille puisse retourner en cours le plus rapidement possible.
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